Elections Législatives Andorranes le 02 avril 2023
- jjg-grup
- 24 mars 2023
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Les élections législatives andorranes de 2023 auront lieu le 02 avril 2023 afin de renouveler les 28 députés du Conseil général de l'Andorre.
Très compétitives, les élections voient s'affronter deux blocs menés par les principaux partis : les Démocrates pour Andorre (DA) du chef du gouvernement sortant Xavier Espot Zamora, et le Parti social-démocrate (PS), principal parti d'opposition.

Contexte :
Organisées dans le contexte d'une crise économique du pays face à la remise en question de son statut de paradis fiscal et douanier, les élections législatives d'avril 2019 donnent lieu à un parlement sans majorité, le parti Démocrates pour Andorre perdant sa majorité absolue des sièges malgré son maintien en tête des suffrages avec un léger recul.
Les Démocrates pour Andorre parviennent à conserver le pouvoir en formant un gouvernement de coalition avec les Libéraux d'Andorre et Troisième voie. C'est la première fois qu'une coalition tripartite est formée dans le pays. Xavier Espot Zamora remplace Antoni Martí au poste de Chef du gouvernement d'Andorre. Le Gouvernement Espot Zamora est notamment remarqué à l'international pour la légalisation du mariage homosexuel en août 2022. La constitution limitant à deux le nombre de mandats complets effectués par un Chef du gouvernement, Xavier Espot Zamora est en mesure d'être réinvesti par le Conseil général pour un second et dernier mandat.
La scène politique andorrane connait par la suite plusieurs changements. Le parti Troisième voie voit le départ de l'une de ses conseillères, Carine Montaner, qui fonde en 2021 Andorre en avant. Affaibli, son dirigeant Josep Pintat Forne annonce deux mois avant le scrutin de 2023 son retrait de la vie politique. Faute d'avoir trouvé un candidat à sa succession, il annonce également que le parti ne présentera pas de liste aux élections législatives d'avril afin de se concentrer sur les élections municipales de décembre. Le retrait de Troisième voie ouvre notamment la voie aux autres formations politiques dans la paroisse de Sant Julià de Lòria, son fief électoral.
Les Libéraux d'Andorre font quant à eux face à une grave scission en juin 2022. La victoire de Josep Maria Cabanes à la primaire de la direction du parti par une voix d'avance mène au départ de ses quatre conseillers, dont la ministre Judith Pallarés, qui fonde quelques mois plus tard le parti Action pour Andorre.

Campagne :
La campagne est marquée par la formation de deux grands blocs. Le Parti social-démocrate (PS) et Social-démocratie et progrès (SDP) concluent un accord sur la présentation d'une liste commune aussi bien dans la circonscription nationale que dans les paroisses. Cette alliance les placent notamment en favori du scrutin dans la capitale, Andorre-la-Vieille. En réponse, le chef du gouvernement multiplie les rencontres avec les dirigeants d'autres partis afin de conclure un accord similaire et former avec son parti, Démocrates pour Andorre, une « Alliance du centre droit ». Malgré le retrait de Troisième voie, il parvient à conclure un accord avec les Libéraux d'Andorre, Citoyens engagés et Action pour Andorre. Les quatre partis présentent ainsi des candidats communs dans plusieurs paroisses, tout en conservant leur propre listes dans la circonscription nationale.
La campagne électorale est dominée par les thèmes de l'économie et de l'accord d'association avec l'Union européenne. La hausse très marquée de l'inflation au niveau mondial touche également Andorre, qui connait une hausse des prix des biens de consommations ainsi que de l'immobilier. A Andorre-la-Vieille, le prix du mètre carré augmente ainsi d'un tiers entre 2016 et 2023, dont une hausse de 18 % sur la seule année 2022. Les partis axent par conséquent leur campagne sur le thème de la « fracture sociale ».
La classe politique est globalement favorable à un resserrement des relations entre l'Andorre et l'Union européenne, dans l'objectif de conclure un accord en même temps que Monaco et Saint-Marin similaire à ce que connaissent l'Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la Suisse au sein de l'Association européenne de libre-échange. Cette accession dont les négociations ont débutées en 2015 permettrait ainsi l'accès au marché intérieur européen, avec libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux. S'ils sont tous favorables à un accord, les partis connaissent cependant des divergences d'opinion quant à l'ampleur de ces libre circulations, qu'ils souhaitent négocier, notamment concernant l'immigration avec le maintien de permis de travail. Les Libéraux d'Andorre, Concorde et surtout Andorre en avant se montrent ainsi plus réticents, à l'opposé de la position europhile du bloc PS-SDA. Les partis andorrans se montrent par ailleurs réticents à l'obligation de privatiser les secteurs des télécoms et de l'énergie, gérés par des compagnies publiques nationales. S'il est conclu, l'accord doit par la suite être soumis à référendum.








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